Pots-pourris

Chronique d'un manager désarmé
Chronique d'un manager désarmé - 31/Mar/2011

Pots de fin d'années, de départ à la retraite ou de départ tout court... sont autant de moments de souffrance pour le manager que je suis.

Quelle qu'en soit l'occasion, le pot dans l'entreprise c'est, pour un manager comme moi, avant tout l'occasion de souffrir. La torture commence par la rédaction du petit discours de circonstance : le genre de tâche que l'on garde d'abord pour la fin de la journée, puis, pour la fin de la semaine, enfin, pour la dernière minute. Mais bon, il faut bien finir par sortir quelques lignes qui mettront en valeur les réalisations du collaborateur. Insister sur les réussites, glisser sur les difficultés et chuter, si possible, sur une note humoristique, histoire de faire sourire l'assistance et de montrer à tous que l'on a aussi de l'humour.

Deuxième difficulté de taille : le déroulement du pot lui-même. Les collaborateurs attendent du manager qu'il sorte un peu de son rôle formel, que les échanges se passent d'avantage sur un terrain d'égalité. Après tout, le pot n'est pas une réunion de travail ! Il n'est pas rare qu'au moment où votre garde est baissée, certains vous fassent part de leur mécontentement. Et là vous avez le choix : soit vous recroqueviller derrière votre autorité hiérarchique et proposer d'en reparler plus tard en tête à tête (vous passez alors à coup sûr pour le roi de l'esquive), soit commencer à traiter le problème en direct au risque de vous trouver complètement happé par cette discussion. Bref, c'est la fuite ou l'enlisement.

Dernière phase et non des moindres dans un pot de départ : le discours du "fêté". Après les remerciements de circonstance (concernant la cadeau collectif), il peut lui prendre l'envie de donner son avis sur l'équipe, l'entreprise, les projets auxquels il a participé mais aussi son manager ! C'est alors qu'il faut déployer tous ses talents d'acteur pour faire bonne figure. Car qu'il s'agisse d'éloge ou de reproche, il vous faut recevoir et accepter. Notez que pour ajouter à la difficulté, il se peut que votre propre n+1 assiste à la scène. A tous les coups il va se saisir de ce qui vous a été dit et va vous suggérer d'y réfléchir. Mais à ce moment-là, vous n'avez plus qu'une seule envie : vous retrouvez seul dans votre bureau !!!

Chassez le naturel...