Le changement comme processus

Le véritable changement commence au moment de sa mise en œuvre. Un changement est un processus qu’il faut gérer dans la durée.

Une nouvelle paire de chaussure commence par donner des ampoules. Il faut la faire à ses pieds avant de retrouver un niveau de confort équivalent à celui de l’ancienne. Pendant les deux premières semaines après l’arrêt du tabac, l’ancien fumeur est plus essoufflé et tousse davantage qu’au moment où il fumait. Les exemples sont nombreux : après un changement, le niveau de performance, de confort,… de la nouvelle situation est, pendant un temps, moindre que celui de l’ancienne. « Je l’avais bien dit ; à quoi bon avoir changé ; si c’est pour en arriver là ; … » ne manqueront pas de préciser les détracteurs qui utiliseront ce moment pour déployer leurs stratégies de résistance, transformant ainsi le dicton en réalité : « chassez le naturel, il revient au galop ».

La conception de la cible à atteindre n’est qu’une étape. Le véritable changement commence au moment de sa mise en œuvre. Avant, le dispositif existe sur « transparents » ou dans un rapport de consultants. Mais le changement est d’abord une affaire de comportements qui, eux, ne se modifient pas d’un claquement de doigts. Il faut du temps pour changer. Un changement est un processus qu’il faut gérer dans la durée. Le déploiement doit être complété d’une phase de consolidation durant laquelle l’effectivité du changement est mesurée à partir d’indicateurs spécifiques. Le manager joue un rôle critique à ce moment là.

Trois moments, six étapes

Tout processus de changement est toujours composé de trois grands moments :

  • La fin du passé qui nécessite d’être capable de tourner la page, de lâcher prise et de dire au revoir (il faut désinvestir l’ancienne situation avant de pouvoir investir la nouvelle) ;
  • Une zone neutre, l’entre deux, souvent associée à la confusion, voire au chaos ;
  • Le renouveau lié à l’acquisition de nouvelles compétences, l’adoption de comportements différents, le fait d’ouvrir un nouveau chapitre.

Ces trois phases peuvent se découper en six étapes.

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Le comportement d’un individu varie fortement en fonction de la phase et de l’étape du changement dans laquelle il se trouve. Son degré d’influence, mais surtout ses enjeux, varient au fur et à mesure du déroulement du processus en fonction de la manière dont il perçoit les choses et, surtout, en fonction de la manière dont il les ressent (peur de l’échec, incompréhension, colère, sentiment d’être incompris,…).
L’équilibre entre les gains et les pertes évolue beaucoup selon les étapes du changement et les émotions provoquées par le processus de changement. Les enjeux ne sont pas seulement perçus. Ils sont aussi vécus avec tout ce que cela implique d’affectif et d’émotionnel.