Le manager est aussi un producteur
En théorie, le manager fait son travail en faisant travailler les autres. Mais le manager ne fait pas que du management. Il a presque toujours une double casquette : il manage d’un côté, produit de l’autre.
Le manager doit être au four et au moulin ! En cas de surcharge par exemple, il donne un coup de main aux membres de son équipe pour tenir les plannings. Il peut aussi traiter personnellement certains dossiers épineux ou réaliser lui-même les opérations les plus délicates et sensibles.
Cela pourrait même être très préjudiciable au manager qu’il arrête complètement de faire un certain nombre de tâches d’exécution lui-même et qu’il les délègue complètement à ses collaborateurs. Il pourrait perdre sa crédibilité. En effet, même si les choses évoluent, la légitimité du manager, en France surtout, réside encore souvent dans ses compétences techniques. Il a en général été promu manager, non parce qu’il était jugé le plus apte à manager, mais parce que, d’un point de vue technique, il était le meilleur.
La fonction de production ne doit pas phagocyter celle de management
Que le manager continue à faire certaines choses par lui-même n’est pas anormal, loin s’en faut. Mais cela peut devenir préjudiciable si la fonction de production qu’il remplit prend le pas sur celle de management, si la première l’empêche de remplir correctement la seconde. Or, ce cas est loin d’être une exception. Dans nombre d’entreprises, il existe un déficit de management parce que les managers font trop eux-mêmes et, au lieu de faire faire, ils laissent faire.
Parfois, au sein de certains services, s’installe même un véritable cercle vicieux. Le manager reçoit des plaintes de surcharge de travail de la part de ses collaborateurs. Il n’ose plus leur demander d’exécuter certaines tâches peu gratifiantes. Pour ne pas avoir de problèmes, la solution la plus économique consiste à faire lui-même le travail. Au total, non seulement il produit, mais en plus les activités qu’il prend à sa charge ne sont pas celles dont la valeur ajoutée est la plus importante. Son travail d’exécution finit par être moins qualifié que celui de ses collaborateurs.