La rationalité du décideur est limitée

Dans la vraie vie, le manager n’a jamais accès à l’ensemble des informations nécessaires à l’optimisation de son choix. Il n’a pas non plus les moyens de complètement « ordonner » la complexité des situations auxquelles il doit faire face.

Le déficit d’information du manager, qui crée une situation d’incertitude, est dû, d’une part, à l’environnement du processus de décision lui-même (incertitude objective) et, d’autre part, à la manière dont il récolte les données qui vont guider son choix (incertitude subjective). Pour accroître sa capacité de choix, le manager peut évidemment jouer bien plus sur l’incertitude subjective que sur l’incertitude objective.

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Compliqué et complexe

Ce n'est pas tant la multiplicité des éléments, ni même la diversité de leurs interrelations, qui caractérisent la complexité de l’environnement du manager. Tant que ces éléments et leurs combinaisons sont dénombrables, le manager est en présence d'un système compliqué dans lequel les comportements, soit au prix d’un effort important, restent prévisibles.

C'est l'imprévisibilité des situations -liée à l’incertitude mais aussi à leur caractère changeant, inédit et paradoxal- qui rend l’environnement du manager complexe.

Dans un univers complexe, il n’y a pas de décisions qui s’imposent, pas de décisions idéales. En fait, il n’existe pas de « bonnes » décisions, mais, à un moment donné, une conviction individuelle et/ou collective qui prend forme et s’impose comme une évidence. Ce qui en résulte est incarné et revêt une véritable puissance, également visible dans la manière dont le manager va énoncer la décision et la mettre en acte.