Des rôles antagonistes et paradoxaux

Les 8 rôles de management ne sont pas seulement différents ; ils sont aussi potentiellement antagonistes et, surtout, paradoxaux.

Quand le manager est à l’extérieur de son unité, il n’est pas auprès de ses collaborateurs : les rôles de management sont bien potentiellement antagonistes. Mais ils sont surtout paradoxaux. Le manager doit, par exemple, contrôler le travail de ses collaborateurs et, en même temps, les aider à progresser. Il est à la fois garant de la stabilité et initiateur du changement. Il se situe au carrefour des logiques « top-down » (être l’ambassadeur des projets de la direction auprès de ses collaborateurs) et « bottom-up » (se faire l’avocat de ses collaborateurs auprès de la direction).

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Pour ne pas être complètement démuni face à cette série d’antagonismes et de paradoxes, le manager doit être capable de :

  • Analyser et décrypter finement les enjeux d’une situation ;
  • Faire preuve d’empathie, c’est-à-dire écouter l’autre, le comprendre et être capable d’adopter son point de vue en se mettant à sa place ;
  • Se connaître lui-même, notamment apprécier ses forces et ses faiblesses avec un minimum de clairvoyance ;
  • Savoir changer de registre managérial, sans se replier systématiquement sur ses bases et son savoir-faire, et donc être capable de sortir de sa zone de confort.

Sortir de la contradiction logique apparente

Un paradoxe désigne une proposition qui contient ou semble contenir une contradiction logique, ou un raisonnement qui, bien que sans faille apparente, aboutit à une absurdité ou à une situation qui contredit l'intuition commune.

L’entreprise est aujourd’hui confrontée à une diversité de situations d’une intensité jamais connue. L’incertitude, l’inédit et l’impermanent sont le quotidien du manager. Du coup, le paradoxe n’est plus une anomalie ou une exception, mais une réalité incontournable que le manager doit considérer comme telle et avec laquelle il doit composer.

Cela nécessite qu’il commence par l’accepter sans tomber dans les travers de la nostalgie d’un temps révolu. Cette acceptation lui permettra de faire l’économie d’un agacement stérile qui ne le met pas dans les meilleures dispositions pour faire face à cette nouvelle réalité irréversible.

Trouver une solution à une situation paradoxale nécessite d’associer des réalités contradictoires et, donc, de changer de niveau de raisonnement pour sortir de la contradiction logique. En effet, dans le cadre posé à l’origine, il n’y a pas d’issue. Le manager doit donc sortir du cadre pour formuler et poser autrement la problématique.

Il y parviendra d’autant plus facilement qu’il est capable de :

  • Pratiquer régulièrement la réflexivité en portant une attention toute particulière aux signaux intérieurs tels le sentiment d’emprise, l’absence de marge de manœuvre, les émotions négatives,…
  • Se décoller des situations prégnantes et répétitives en prenant du recul et de la hauteur sur le système dont il est l’un des acteurs ;
  • Eclairer le réel de diverses manières en changeant de « paires de lunettes » et en s’appuyant sur les différences, voire les divergences, au sein de son équipe ;
  • S’inscrire dans une dynamique de mouvement et de développement permanents.